Sex Toys et autres douceurs

    Derrière une façade grise et lépreuse, se trouve un véritable secret moral. La vitrine floutée, poussiéreuse et couverte d’affiches aguichantes ne permet cependant pas d’apercevoir qui sont les aventuriers téméraires qui osent y pénétrer. Il est vrai que l’aspect extérieur ne donne pas envie de pousser plus l’exploration.  

Monsieur Personne jette un coup d’œil rapide autour de lui : les badauds s’affairent, pressés comme toujours. Leurs yeux se posent distraitement sur les vitrines colorées environnantes mais semblent d’un commun accord éviter la boutique ostentatoire.
Ravalant sa fierté, Mr Personne pousse la vielle porte de bois rouge du sex-shop dans un tintement de clochettes. A l’intérieur, l’air sens le vieux cuir, la poussière et le tabac froid. Autour de lui, les murs noirs renvoient à peine la faible lumière ambiante. Un vieux au regard lubrique regarde un film porno derrière son comptoir. Il le salue.
 Mr Personne respire un bon coup et s’engage entre les rayonnages. Cà et là s’entasse godemichets couleur chair, vibromasseurs « de luxe » dorés, anneaux métalliquse et un tas d’autres objets dont Mr Personne ne connaît pas l’utilisation. A raison, sans doute.
Il baisse les yeux lorsqu’un couple passe devant lui, un bras en latex au poing serré dans la main.
 Mr Personne a honte. Il cherchait un cadeau pour sa fiancée, et poussé par ses amis, il avait décidé de chercher le Graal dans un sex-shop. Il s’empara d’une paire de boules de geisha et fila à la caisse, en priant pour que le vieux du comptoir ne lui fasse aucune réflexion.
Le vendeur le regarde à peine. Mr Personne récupère son bien, oubliant presque sa monnaie.
Une fois dehors, il se dit qu’il ne mettra plus jamais les pieds dans un sex-shop.
 
Voilà l’image, à peine exagérée, que les gens du commun ont du sex-shop. Glauque, sale, une imagerie perverse qui lui colle à la peau comme une combinaison en latex.
Pourtant, force est de constater que depuis quelques années, on assiste à un démocratisation du sexe « accessoirisé ». De nouvelles gammes voient le jour, plus colorées, plus fun, bien loin de l’aspect médical des vibromasseurs couleur chair vendus il y a encore peu de temps dans de grands catalogues de mode sous le nom pudique de « stimulateurs faciaux ».  
Le sex-toy est tendance : si la plupart des jeunes filles n’ont pas toutes le Magnum XXL « moulé sur un véritable étalon », beaucoup possèdent des boules de geisha, voir un petit appareil vibrant.
Hommes et femmes sont concernés de la même façon. Pas de différence notable d’un point de vue statistique, bien que le plus souvent, c’est l’homme du couple qui inaugure l’utilisation de ces petites merveilles de plaisir.
 
Alors, le marketing en profite : les sex-shops online explosent, les chaines de magasins comme Beate Ushe s’implantent même à Calais, le sexe libéré s’affiche sous un jour plus commercial. Exit les sex-shops cradingues réservés à une « élite » de pervers, exit les a priori des copines à l’annonce de votre achat sexy !
 
Mieux encore que le sex-shop : le love shop. Le pendant érotique du Body Shop en quelque sorte.
Ici, on achève les clichés du sex toy à la mode engin de torture.  Le Love Shop est au couple ce que la vaseline est à la sodomie : le médium qu’il manquait pour satisfaire ses envies.
 
Le Love Shop propose, en plus de toute la gamme classique des joujoux érotiqueq, un large éventail de produits de massages aux propriétés diverses et de lingerie sexy.
Le message est clair : en couple, tout est permis !
La boutique met l’accent sur la complicité, la confiance et le plaisir réciproque, le tout dans une ambiance chaude et apaisante pour les sens. Le site parle de lui-même : on est bien loin des stéréotypes pornographiques des sex-shop « old school. »
 
En résumé, une très bonne initiative qui à mon avis répond à une demande croissante dans une société où le sexe ne se reconnaît plus guère que dans les extrêmes… et c’est bien dommage.



Je m'excuse par avance à ceux qui sont en paralèlle sur Sanctu et Shrapnel Impakt, cet article n'est qu'un copié-collé de ce que j'ai déjà publié..